Roberto Santaguida
Autres dates
Jeudi 8 septembre 2016
Vendredi 9 septembre 2016
Samedi 10 septembre 2016
Mardi 13 septembre 2016
Mercredi 14 septembre 2016
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5148450063
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Résidence de production-diffusion en collaboration avec PRIM
À l’origine, dédié exclusivement à la photographie, Dazibao s’est inscrit d’abord dans cette mouvance où l’image se définissait par son potentiel documentaire, comme manière de comprendre le monde et par extension d’agir sur lui. Cette approche a rapidement été traversée par moultes questionnements théoriques autour des mécanismes de production des images et de ses usages. Activées davantage par les modus operandi de l’image ainsi que par ses formes nouvelles – vidéo, numérique –, les œuvres produites dans ce contexte se sont parfois quasi évidées de tout désir de représentation.
Loin du constat affirmant une faillite de l’image et affranchis de ce discours autour de son statut ou de sa nature, certains artistes sont d’abord préoccupés par ce que les images peuvent véhiculer… ou non. Dans un monde obnubilé par sa représentation, ces œuvres installent des temps et des conditions de réception qui diffèrent des images médiatiques et sont animées par le désir de montrer sous un jour nouveau des faits ou des récits normalement passés sous silence, sinon habituellement soustraits au regard public.
Ali EL-Darsa, Gabriela Golder, Roberto Santaguida et Sandra Volny proposent quelques approches singulières de ce qui pourrait être unenouvelle vague du documentaire. Une forme documentaire qui travaille souvent par cumul, qui en multipliant les points de vue et en associant plusieurs idées cherche une certaine vérité.
F.C.
Roberto Santaguida est né à Montréal. Depuis la fin de ses études en Cinéma à l’Université Concordia, ses films et vidéos ont été présentés dans plus de 250 festivals à travers le monde, mentionnons entre autres : CPH: DOX, Copenhagen International Documentary Film Festival (Danemark), Contemporary Art Festival Sesc_Videobrasil (Brésil), transmediale (Allemagne) et Festival international du film Entrevues Belfort (France). Il a également été accueilli comme artiste en résidence dans de nombreux pays dont les États-Unis, la Roumanie, l’Allemagne, la Norvège et l’Australie. Il est le récipiendaire du K.M. Hunter Artist Award, d’une bourse offerte par la Akademie Schloss Solitude en Allemagne, de même que de la bourse PRIM/DAZIBAO lui ayant permis de réaliser le projet présenté dans le contexte de cette exposition.
Dans son travail, Roberto Santaguida cherche à réévaluer les traditions et les codes de la forme documentaire en faisant des films expérimentaux hors des balises convenues de l’objectivité ou de la subjectivité. Alors que le spectateur est normalement plongé dans un sentiment d’attente ou d’anticipation, Santaguida cherche à mettre de l’avant un sentiment d’immédiateté et d’intimité. Sentiment particulièrement renforcé par le dispositif de présentation qui brise une large projection en mosaïque afin de découper la narrativité en de multiples moments ou facettes.
Dans Peripheral Island, l’artiste pose son regard sur le monde mais surtout offre une belle part à la parole des autres. Une parole dont les voix sont laissées à l’état brute mais orchestrées entre elles et combinées à une trame musicale, elle, très sophistiquée – Bach, Beethoven, Vivaldi. Quoiqu’ayant une présence physique marquée, de par son dispositif de présentation morcelé qui par moment ressemble à un tableau clignotant, l’œuvre de Santaguida captive particulièrement par les propos tenus, par l’intimité qui s’en dégage. C’est à un sentiment de proximité à la fois physique et affectif que le spectateur est convié. Pour réaliser Peripheral Island, Roberto Santaguida a réuni quelques-uns de ses amis proches mais surtout des inconnus, recrutés pour leur expérience de vie et la diversité des points de vue qu’ils pouvaient offrir. À tous, l’artiste a posé les cinq mêmes questions. Une de ces questions a eu plus d’impact que les autres, a suscité les réactions les plus vives : « Quand avez-vous réalisé que vous alliez un jour mourir ? »